Prendre rendez-vous
Et si votre mal-être n'était pas qu'une question personnelle ? Découvrez l'approche systémique pour transformer vos relations
Avez-vous déjà eu l’impression de tourner en rond face à un problème ? Que malgré tous vos efforts, les difficultés reviennent sans cesse et semblent inexplicablement liées aux personnes qui vous entourent ? Peut-être vous sentez-vous submergé·e par le stress au travail, ou enfermé·e dans des disputes sans fin avec votre partenaire ou votre enfant ?
Si vous avez répondu oui, c’est que vous avez touché du doigt la réalité que la thérapie systémique a mise en lumière: nos problèmes, nos angoisses et même nos comportements de blocage sont souvent moins le reflet d’un défaut personnel que le symptôme d’un déséquilibre dans les groupes (ou « systèmes ») auxquels nous appartenons.
C’est une perspective qui change tout ! Elle nous invite à décaler notre regard : au lieu de chercher « ce qui ne va pas en moi« , on observe plutôt « comment ça fonctionne avec les autres« . Oubliez la traque du passé lointain ; l’approche systémique se concentre sur l’ici et maintenant, et sur la manière concrète dont les interactions quotidiennes entretiennent le problème. C’est une thérapie résolument orientée vers la solution et le changement rapide.
Qu'est-ce que l'approche systémique ? Le secret des "systèmes"
Pendant longtemps, la psychologie a cherché la cause des problèmes uniquement à l’intérieur de l’individu. L’approche systémique, elle, s’est développée notamment grâce à l’École de Palo Alto (avec des figures comme Paul Watzlawick) et a proposé une révolution : l’individu est toujours vu dans son contexte.
Le principe fondamental : nous sommes tous interdépendants
Imaginez une équipe de football. Si un joueur a une mauvaise performance, cela n’est pas uniquement dû à son état de forme : cela dépend aussi de la stratégie de l’entraîneur, de la coordination avec les autres joueurs, et même de l’ambiance générale dans le vestiaire. En systémique, c’est pareil :
Le tout est plus que la somme des parties (principe de totalité) : Un problème qui apparaît chez une personne (souvent appelée le « patient désigné ») n’est pas seulement son fardeau. Il est plutôt le signe qu’il y a une tension relationnelle dans le système (famille, couple, ou autre). Votre réaction, même si elle est douloureuse ou inefficace, est en réalité une réponse « appropriée » à la situation complexe dans laquelle vous vous trouvez. Le problème ne vous appartient pas en exclusivité ; il est partagé.
La causalité circulaire : Dans la vie, on pense souvent en termes de cause et d’effet linéaire : « A cause B » (ex: « Mon conjoint me critique (A), donc je me referme (B) »). La systémique nous montre que la réalité est une boucle sans fin 🔄. Je me referme (B), ce qui frustre mon conjoint qui va me critiquer davantage (A’), ce qui me fait me refermer encore plus (B’), et ainsi de suite. Le thérapeute ne cherche donc pas « Qui a commencé ? » mais « Comment ce cercle vicieux se nourrit-il pour maintenir le problème ? »
En bref, l’approche systémique retire la « faute » personnelle. Le problème n’est pas un défaut en vous, mais le résultat de schémas relationnels rigides qui n’arrivent plus à s’adapter. Le but de la thérapie est d’assouplir ces schémas pour que de nouvelles solutions puissent émerger.
D'où vient cette angoisse ?
Pour mieux comprendre, voici quelques exemples d’application !
1. La dépression : la fonction du symptôme
Souvent, la dépression est vue comme un déséquilibre chimique ou une fragilité personnelle. Le systémicien va se demander : Quelle fonction a cette dépression dans le système familial ou conjugal ?
Exemple : Un père de famille sombre dans la dépression après un changement professionnel.
Analyse Systémique : Son retrait, bien qu’il soit une souffrance, peut paradoxalement avoir une fonction. Il oblige sa femme à prendre plus de responsabilités, lui donnant un nouveau rôle qu’elle valorise. Il peut aussi, involontairement, souder les enfants autour de lui pour « prendre soin » de papa, déplaçant l’attention d’un conflit conjugal latent. La dépression, dans ce cas, devient un moyen involontaire de maintenir un équilibre (certes douloureux) au sein de la famille.
Le Travail : Changer la personne dépressive seule ne suffira pas si le système a besoin d’elle pour rester « stable ». Il faudra travailler sur la redistribution des rôles et la communication entre les membres pour que le système puisse se rééquilibrer sans la dépression.
2. La jalousie dans le couple : le jeu de miroirs
La jalousie est souvent perçue comme un manque de confiance en soi.
Exemple : Mathieu est jaloux et contrôle souvent le téléphone de Laura, qui se sent étouffée.
Causalité Circulaire : La jalousie de Mathieu est souvent le déclencheur. Mais regardons la boucle : Mathieu s’inquiète et devient contrôlant → Laura se sent accusée, devient sur la défensive et moins disponible (réponse de fermeture) → L’éloignement de Laura confirme à Mathieu qu’il a des raisons d’être jaloux → Marc devient encore plus contrôlant.
Le Travail : Au lieu de culpabiliser Mathieu, lae thérapeute va observer comment ils communiquent leurs peurs et leurs besoins. On peut recadrer la jalousie de Mathieu comme un besoin maladroit de sécurité et d’attention. On peut aussi demander à Laura de changer sa réponse habituelle (ex: au lieu de se défendre, elle peut exprimer calmement son besoin d’espace et réaffirmer son engagement). Modifier une pièce (la réaction de Laura) peut briser le cercle vicieux et obliger Mathieu à interagir différemment.
Comment se passe une séance ? Les clés du changement
La thérapie systémique est souvent utilisée pour les problématiques de famille ou de couple, mais elle est tout aussi puissante en thérapie individuelle brève.
1. En couple ou en famille : remettre de la fluidité
L’objectif est de créer un espace où l’on peut décortiquer les règles implicites qui maintiennent les problèmes (l’homéostasie).
Le Génogramme (Arbre Généalogique Relationnel) : C’est une carte qui visualise les relations importantes, les drames, les secrets, et les schémas qui se répètent sur plusieurs générations. Cela permet de prendre du recul sur notre histoire et de se dire : « Ah, ce conflit d’autorité avec mon ado, ma mère l’a aussi vécu avec moi ! C’est un pattern familial. »
Le Recadrage : L’outil le plus emblématique. Il s’agit de donner un nouveau sens (plus positif ou constructif) à un comportement jugé négatif. Par exemple, l’entêtement d’un enfant n’est plus vu comme de la provocation, mais comme une tentative maladroite mais courageuse de réclamer son autonomie. Ce simple changement de perspective peut transformer la colère des parents en empathie.
2. En thérapie individuelle brève (Modèle de Palo Alto)
Même seul·e, vous ramenez vos systèmes avec vous. L’approche ici est très concrète et axée sur l’action :
Focus sur l’échec des « solutions » : Lae thérapeute ne s’intéresse pas à pourquoi vous avez ce problème, mais à « Qu’avez-vous déjà fait pour le résoudre, et pourquoi cela n’a pas marché ? » Ces tentatives (par exemple, essayer de contrôler l’autre) sont souvent ce qui entretient le problème.
Les tâches ou prescriptions : Lae thérapeute donne souvent des petites actions à réaliser entre les séances. Ces tâches visent à expérimenter de nouveaux comportements pour briser le schéma habituel. Elles sont parfois légères, étonnantes ou même paradoxales. L’idée est de faire l’expérience que « si je fais quelque chose de différent, ma relation va changer », même sans la présence physique des autres.
L'alliance avec l'hypnose : l'art du changement
Pour une praticienne des thérapies brèves comme l’hypnose, l’approche systémique est une alliée naturelle. Les deux sont orientées solutions et changement rapide.
L’Éloge des Ressources : La systémique met en avant les compétences des membres du système (la requalification). L’hypnose éricksonienne voit l’inconscient comme une mine inépuisable de solutions et de ressources. Combinées, elles permettent de mobiliser vos forces intérieures (via l’hypnose) pour créer des interactions et des schémas relationnels complètement nouveaux (via la systémique).
Le Recadrage à un Niveau Profond : Le recadrage systémique change la perception consciente. L’hypnose utilise des techniques de langage et de suggestion pour inviter l’esprit à percevoir la réalité autrement à un niveau plus profond, inconscient. Changer le cadre mental (l’hypnose) pour changer le cadre relationnel (la systémique) est un levier de transformation très efficace.
En travaillant à la fois sur votre psyché individuelle (pour l’apaiser et la sécuriser) et sur vos dynamiques relationnelles (pour les assouplir), l’approche systémique vous donne les clés pour transformer la qualité de vos liens et, par ricochet, améliorer durablement votre bien-être personnel.
Si vous vous sentez bloqué par des schémas répétitifs, il est peut-être temps d’arrêter de chercher la cause uniquement en vous, et de regarder comment le système vous invite, malgré vous, à maintenir le problème !
Articles récents
Quelles sont les solutions pour sortir de l’engrenage de l'hyperphagie ?
Si vous souhaitez découvrir l’hypnose, l'approche systémique ou pour toute question :
